Le conférencier, assisté de Lucie Desquiens, étudiante à Sciences Po, a tout d’abord mis à nu le panorama démographique du Japon. Le taux de vieillissement de la population nippone a dépassé celui de la France en 1995 et l’écart ne cesse de grandir. Sans surprise, les étrangers, qui représentent 1,6% de la population (sans inclure les résidents non-permanents), proviennent essentiellement de pays asiatiques.
Le gouvernement japonais souhaite cependant accueillir 300 000 étudiants étrangers d’ici 2020, ce que Robert Dujarric considère irréalisable. Pour preuve : 1 sur 5 enfants étrangers n’est pas scolarisé, la scolarisation n’étant obligatoire que pour les enfants japonais.
En dépit d’une population totale bien plus nombreuse, le Japon envoie moins d’étudiants à l’étranger que la France, l’Italie ou l’Allemagne. On estime à 860 000 le nombre de Japonais qui habitent à l’étranger contre 1 782 000 Français expatriés.
Selon Robert Dujarric, la situation ne saurait changer dans ces conditions. En outre, les Japonais ne montrent qu’une très faible motivation pour quitter leur pays car les conditions de vie y sont optimales (sécurité, modernité), d’autant plus que les barrières linguistiques et culturelles restent élevées.
Véritable obstacle au changement, il existerait au Japon une tendance « à embaucher la copie conforme de ce que l’on est ». D’ailleurs, il existe souvent un âge minimal requis pour pouvoir être nommé à la tête d’une grande entreprise japonaise. Ainsi lorsque M.Hiromichi Iwasa fut nommé PDG du géant de l’immobilier Mitsui Fudosan à l’âge de 55 ans, il était considéré « jeune » par les médias professionnels.
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