La Chronique Culturelle de JCC - Méconnus... peu connus ... quasi inconnus ...
Cette saison artistique parisienne 2015 - 2016 aura fait la part la part belle aux artistes méconnus ( Élisabeth Louise Vigée Le Brun, Paul Klee , Hubert Robert , Albert Marquet .... ) , peu connus (Wilfredo Lam , Anselm Kiefer , Gérard Fromanger .... ) , voire quasi inconnus.
Je place dans les "quasi-inconnus" : Paula Modersohn-Becker .... dont nous reparlerons prochainement pour la très étonnante rétrospective du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais.
La découverte la plus fracassante étant celle de ce peintre portugais, complètement tombé dans l'oubli alors que de son vivant (1887 - 1918) il était l'ami de Modigliani, Brancusi ou des Delaunay, et qu'il exposa dans les grands salons artistiques de Paris, New York ou Berlin. Certes il fut balayé à 31 ans par la grande épidémie de grippe espagnole, certes la quasi totalité des œuvres semblent appartenir à la collection de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne - ce qui ne facilite pas une diffusion internationale , mais il a visiblement lors de sa période parisienne (1906 - 1914) été en prise avec tous les courants de la modernité : cubisme, orphisme (Delaunay) , expressionnisme allemand, futurisme ...
L'exposition du Grand Palais est construite par thèmes : Femme mouvement, Nature vivante des objets, d'après nature, Tète nègre, Vie des instruments .... qui sont autant de chemins divers pour découvrir une œuvre foisonnante.
Trois "ensembles" m'ont particulièrement intrigué et fasciné :
- le projet éditorial "XX dessins" qui reprend une vingtaine de gravures sur des thèmes légendaires ou oniriques, traités à la mode "persane" ou "gothique" ; il y a à la fois un aspect "miniature" et en même temps une grande puissance expressionniste ;
- la série des "têtes" qui évidemment font penser à l'art nègre en vogue à l'époque dans les milieux artistiques ;
- tous les tableaux "animaliers" : lapin sautant pour échapper aux lévriers, tigre sautant pour échapper au chasseur , canards piquant vers la mare .... ; tableaux dont il se dégage une impression de mouvement forcené construit par un espèce de déséquilibre de l'avant du corps de l'animal. On y sent comme un relent d'art japonais de l'estampe .... mais pas que .....!
C'est du jamais vu dans la peinture de cette époque et c'est très troublant , mais troublant dans le sens où cela met presque mal à l'aise.
Chacune des 13 sections permet des découvertes passionnantes et appelle des rapprochements étonnants : on pense souvent au Kandinsky "de jeunesse" , bien évidemment aux peintres du Blaue Reiter ( Franz Marc et August Macke ) mais l'influence des Delaunay est très sensible. Et comme signalé, miniatures ou estampes. Néanmoins par le trait qui reste très personnel, on aboutit à une œuvre à part entière , qui n'est en aucune façon simple imitation, et on reste abasourdi de l'anonymat dans lequel est tombé ce peintre.
C'est jusqu'au 18 juillet donc vous seriez impardonnable de louper ce rendez vous détonnant ; pour vous en convaincre:
Je place dans les "quasi-inconnus" : Paula Modersohn-Becker .... dont nous reparlerons prochainement pour la très étonnante rétrospective du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais.
La découverte la plus fracassante étant celle de ce peintre portugais, complètement tombé dans l'oubli alors que de son vivant (1887 - 1918) il était l'ami de Modigliani, Brancusi ou des Delaunay, et qu'il exposa dans les grands salons artistiques de Paris, New York ou Berlin. Certes il fut balayé à 31 ans par la grande épidémie de grippe espagnole, certes la quasi totalité des œuvres semblent appartenir à la collection de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne - ce qui ne facilite pas une diffusion internationale , mais il a visiblement lors de sa période parisienne (1906 - 1914) été en prise avec tous les courants de la modernité : cubisme, orphisme (Delaunay) , expressionnisme allemand, futurisme ...
L'exposition du Grand Palais est construite par thèmes : Femme mouvement, Nature vivante des objets, d'après nature, Tète nègre, Vie des instruments .... qui sont autant de chemins divers pour découvrir une œuvre foisonnante.
Trois "ensembles" m'ont particulièrement intrigué et fasciné :
- le projet éditorial "XX dessins" qui reprend une vingtaine de gravures sur des thèmes légendaires ou oniriques, traités à la mode "persane" ou "gothique" ; il y a à la fois un aspect "miniature" et en même temps une grande puissance expressionniste ;
- la série des "têtes" qui évidemment font penser à l'art nègre en vogue à l'époque dans les milieux artistiques ;
- tous les tableaux "animaliers" : lapin sautant pour échapper aux lévriers, tigre sautant pour échapper au chasseur , canards piquant vers la mare .... ; tableaux dont il se dégage une impression de mouvement forcené construit par un espèce de déséquilibre de l'avant du corps de l'animal. On y sent comme un relent d'art japonais de l'estampe .... mais pas que .....!
C'est du jamais vu dans la peinture de cette époque et c'est très troublant , mais troublant dans le sens où cela met presque mal à l'aise.
Chacune des 13 sections permet des découvertes passionnantes et appelle des rapprochements étonnants : on pense souvent au Kandinsky "de jeunesse" , bien évidemment aux peintres du Blaue Reiter ( Franz Marc et August Macke ) mais l'influence des Delaunay est très sensible. Et comme signalé, miniatures ou estampes. Néanmoins par le trait qui reste très personnel, on aboutit à une œuvre à part entière , qui n'est en aucune façon simple imitation, et on reste abasourdi de l'anonymat dans lequel est tombé ce peintre.
C'est jusqu'au 18 juillet donc vous seriez impardonnable de louper ce rendez vous détonnant ; pour vous en convaincre:
Et faites vous une pause culturelle *** en complétant par Monumenta !
JCC pour le Club V.I.E
J'aime
1005 vues
Visites
La Chronique Culturelle de JCC - Méconnus... peu connus ... quasi inconnus ...
2016-06-13 17:39:37
www.clubvie.fr
https://www.clubvie.fr/medias/image/15625187055b447a632981d.jpg
2016-06-13 17:39:37
2016-06-13 17:29:05
Cette saison artistique parisienne 2015 - 2016 aura fait la part la part belle aux artistes méconnus ( Élisabeth Louise Vigée Le Brun, Paul Klee , Hubert Robert , Albert Marquet .... ) , peu connus (Wilfredo Lam , Anselm Kiefer , Gérard Fromanger .... ) , voire quasi inconnus.
Je place dans les "quasi-inconnus" : Paula Modersohn-Becker .... dont nous reparlerons prochainement pour la très étonnante rétrospective du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais.
La découverte la plus fracassante étant celle de ce peintre portugais, complètement tombé dans l'oubli alors que de son vivant (1887 - 1918) il était l'ami de Modigliani, Brancusi ou des Delaunay, et qu'il exposa dans les grands salons artistiques de Paris, New York ou Berlin. Certes il fut balayé à 31 ans par la grande épidémie de grippe espagnole, certes la quasi totalité des œuvres semblent appartenir à la collection de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne - ce qui ne facilite pas une diffusion internationale , mais il a visiblement lors de sa période parisienne (1906 - 1914) été en prise avec tous les courants de la modernité : cubisme, orphisme (Delaunay) , expressionnisme allemand, futurisme ...
L'exposition du Grand Palais est construite par thèmes : Femme mouvement, Nature vivante des objets, d'après nature, Tète nègre, Vie des instruments .... qui sont autant de chemins divers pour découvrir une œuvre foisonnante.
Trois "ensembles" m'ont particulièrement intrigué et fasciné :
- le projet éditorial "XX dessins" qui reprend une vingtaine de gravures sur des thèmes légendaires ou oniriques, traités à la mode "persane" ou "gothique" ; il y a à la fois un aspect "miniature" et en même temps une grande puissance expressionniste ;
- la série des "têtes" qui évidemment font penser à l'art nègre en vogue à l'époque dans les milieux artistiques ;
- tous les tableaux "animaliers" : lapin sautant pour échapper aux lévriers, tigre sautant pour échapper au chasseur , canards piquant vers la mare .... ; tableaux dont il se dégage une impression de mouvement forcené construit par un espèce de déséquilibre de l'avant du corps de l'animal. On y sent comme un relent d'art japonais de l'estampe .... mais pas que .....!
C'est du jamais vu dans la peinture de cette époque et c'est très troublant , mais troublant dans le sens où cela met presque mal à l'aise.
Chacune des 13 sections permet des découvertes passionnantes et appelle des rapprochements étonnants : on pense souvent au Kandinsky "de jeunesse" , bien évidemment aux peintres du Blaue Reiter ( Franz Marc et August Macke ) mais l'influence des Delaunay est très sensible. Et comme signalé, miniatures ou estampes. Néanmoins par le trait qui reste très personnel, on aboutit à une œuvre à part entière , qui n'est en aucune façon simple imitation, et on reste abasourdi de l'anonymat dans lequel est tombé ce peintre.
C'est jusqu'au 18 juillet donc vous seriez impardonnable de louper ce rendez vous détonnant ; pour vous en convaincre:
la bande annonce du Grand Palais
Et faites vous une pause culturelle *** en complétant par Monumenta !
JCC pour le Club V.I.E
https://www.clubvie.fr/medias/image/thumbnail_10111702805fb8058eb2b30.png
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés