La Chronique Culturelle de JCC - Intellectuelles certes ...... mais fascinantes ..... et splendides !
01/07/2016
Mes découvertes de cet après midi .... (1ère partie)
Ce pourrait être le chapeau de ces 2 expositions intrigantes des abords de la place de la Concorde :
- "Apollinaire" au Musée de l'Orangerie ou plus exactement "Apollinaire, le regard du poète" , et
- "Dans l'atelier" , l'artiste photographié, d'Ingres à Jeff Koons" au Petit Palais.
Intellectuelles, ou pédagogiques, ou "savantes" comme on disait autrefois ! Car dans les 2 cas, on se demande comment les Commissaires vont éveiller puis soutenir notre intérêt avec des sujets non directement picturaux !
Mais je vous rassure, dans les 2 cas, le résultat est fascinant .... et splendide !
Commençons par l'Orangerie .....
Apollinaire Guillaume pour la postérité ; mais Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky à sa naissance en 1880 à Rome, fils d'une aristocrate polonaise désargentée mais entretenue par des messieurs de la bonne société romaine .... et de père inconnu ! 1er scoop .... en tous les cas pour moi qui le pensait issu de la bourgeoisie de la France profonde style Beaugency, Vitré ou Senlis ! !
En 1900, Madame mère et ses 2 fils "montent" à Paris, " Wilhelm" traine le pavé, lit, collabore à quelques revues .... et publie ses 1ers poèmes. 1904 il rencontre Derain et Vlaminck, 1905 il fait la connaissance de Picasso, qui lui présente Max Jacob : le jeune Guillaume intègre une joyeuse bande qui constitue une véritable avant garde artistique.
1907, il prend le nom d'Apollinaire, publie un sommet de la poésie érotique mondiale "les Onze Mille Verges" et emménage avec Marie Laurencin dont il est tombé amoureux .....
Quand la guerre de 14 commence, il veut s'engager; en vain car sa demande de naturalisation en 1911 n'a pas abouti ! Finalement il est envoyé aux tranchées fin 1914 , et il est gravement blessé à la tempe par un éclat d'obus en mars 1916. Démobilisé il rentre à Paris, est enfin naturalisé français, renoue avec le monde des arts, assiste au Châtelet à la 1ère houleuse de Parade , ballet de Satie, sur un argument de Cocteau et des décors et costumes de Picasso ! Il monte sa pièce "Les mamelles de Tiresias" qui inspirera un opéra à Poulenc, publie en 1918 des poèmes "calligraphiés" qu'il appellera des Calligrammes. Et meurt de la grippe espagnole 2 jours avant l'Armistice ! Destin foudroyé mais destinée fascinante !
Le sujet de l'exposition c'est l'engagement d'Apollinaire pour la modernité entre 1905 et 1918 : 13 petites années où tout ce que l'Europe compte de génies créateurs résidents (ou échoués) à Paris, pourront compter sur le soutien enthousiaste de notre poète, qui chronique dans moult revues.
Picasso (son pote), Braque, Juan Gris, Picabia, Marcel Duchamp, Fernand Leger, Delaunay, Carlo Carra, Derain, le Douanier Rousseau, Albert Gleizes, André Breton, Natalia Gontcharova, Matisse, Zadkine, Larionov, Giorgio de Chirico, Macke, Chagall, Dufy, Manguin, Maurice de Vlaminck .... bénéficieront d'articles enthousiastes et intelligents de sa part, pourront compter sur lui pour écrire la préface de leurs catalogues d'exposition, pourront grâce à lui exposer leurs œuvres.
Car en 1910, il fait la connaissance de Paul Guillaume, jeune employé, passionné d'art africain, et désireux d'ouvrir une galerie. Apollinaire évidemment s'enthousiasme et conseille brillamment son jeune ami : exposition de peintres russes en 1914 (Larionov, Gontcharova), Derain en 1916 (Derain est au front !) , puis en 1918, le bouquet : une exposition - confrontation Picasso - Matisse.
C'est bien tout ce blabla allez vous me dire , mais qu'est qu'on voit dans l'expo ?
Et bien, tout ce dont je viens de vous parler : une dizaine de Picasso et des œuvres de tous les artistes cités, œuvres ayant un lien avec Apollinaire : œuvres commentées par , offertes à , tableau en hommage à , en remerciement ou en souvenir de ....
C'est splendide car quasiment toutes les œuvres sont des chefs d’œuvre, puisées dans la collection Walter-Guillaume qui réside à l'Orangerie, ou venues du Monde entier.
C'est émouvant car on y voit "la lecture de la lettre" peint en 21 par Picasso, où les spécialistes pensent reconnaitre Apollinaire et Picasso, un dessin souvenir de Picasso peint 30 ans après le décès de son ami, plus des portraits d'Apollinaire par Chagall, de Chirico, Max Jacob ...
Il y a bien évidemment - et heureusement des dessins, poèmes et notes d'Apollinaire, dont les fameuses Calligrammes.
Au fait saviez vous que c'est lui qui utilisa le 1er, le mot "sur-réalisme", dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui ?
Petite exposition : 4 salles .... mais très grande exposition tant par les œuvres exposées que par ce qu'elle fait découvrir du Paris des Avant-Garde au début du XXème siècle et du rôle qu’Apollinaire y joua .
Attention, c'est jusqu'au 18 juillet ; tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi.
Et l’intérêt de l'Orangerie, c'est que vous pouvez terminer en "révisant" les chefs d’œuvres de la collection Walter-Guillaume et en plongeant une nouvelle fois dans les nymphéas ! ! !
JCC pour le Club V.I.E
Ce pourrait être le chapeau de ces 2 expositions intrigantes des abords de la place de la Concorde :
- "Apollinaire" au Musée de l'Orangerie ou plus exactement "Apollinaire, le regard du poète" , et
- "Dans l'atelier" , l'artiste photographié, d'Ingres à Jeff Koons" au Petit Palais.
Intellectuelles, ou pédagogiques, ou "savantes" comme on disait autrefois ! Car dans les 2 cas, on se demande comment les Commissaires vont éveiller puis soutenir notre intérêt avec des sujets non directement picturaux !
Mais je vous rassure, dans les 2 cas, le résultat est fascinant .... et splendide !
Commençons par l'Orangerie .....
Apollinaire Guillaume pour la postérité ; mais Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky à sa naissance en 1880 à Rome, fils d'une aristocrate polonaise désargentée mais entretenue par des messieurs de la bonne société romaine .... et de père inconnu ! 1er scoop .... en tous les cas pour moi qui le pensait issu de la bourgeoisie de la France profonde style Beaugency, Vitré ou Senlis ! !
En 1900, Madame mère et ses 2 fils "montent" à Paris, " Wilhelm" traine le pavé, lit, collabore à quelques revues .... et publie ses 1ers poèmes. 1904 il rencontre Derain et Vlaminck, 1905 il fait la connaissance de Picasso, qui lui présente Max Jacob : le jeune Guillaume intègre une joyeuse bande qui constitue une véritable avant garde artistique.
1907, il prend le nom d'Apollinaire, publie un sommet de la poésie érotique mondiale "les Onze Mille Verges" et emménage avec Marie Laurencin dont il est tombé amoureux .....
Quand la guerre de 14 commence, il veut s'engager; en vain car sa demande de naturalisation en 1911 n'a pas abouti ! Finalement il est envoyé aux tranchées fin 1914 , et il est gravement blessé à la tempe par un éclat d'obus en mars 1916. Démobilisé il rentre à Paris, est enfin naturalisé français, renoue avec le monde des arts, assiste au Châtelet à la 1ère houleuse de Parade , ballet de Satie, sur un argument de Cocteau et des décors et costumes de Picasso ! Il monte sa pièce "Les mamelles de Tiresias" qui inspirera un opéra à Poulenc, publie en 1918 des poèmes "calligraphiés" qu'il appellera des Calligrammes. Et meurt de la grippe espagnole 2 jours avant l'Armistice ! Destin foudroyé mais destinée fascinante !
Le sujet de l'exposition c'est l'engagement d'Apollinaire pour la modernité entre 1905 et 1918 : 13 petites années où tout ce que l'Europe compte de génies créateurs résidents (ou échoués) à Paris, pourront compter sur le soutien enthousiaste de notre poète, qui chronique dans moult revues.
Picasso (son pote), Braque, Juan Gris, Picabia, Marcel Duchamp, Fernand Leger, Delaunay, Carlo Carra, Derain, le Douanier Rousseau, Albert Gleizes, André Breton, Natalia Gontcharova, Matisse, Zadkine, Larionov, Giorgio de Chirico, Macke, Chagall, Dufy, Manguin, Maurice de Vlaminck .... bénéficieront d'articles enthousiastes et intelligents de sa part, pourront compter sur lui pour écrire la préface de leurs catalogues d'exposition, pourront grâce à lui exposer leurs œuvres.
Car en 1910, il fait la connaissance de Paul Guillaume, jeune employé, passionné d'art africain, et désireux d'ouvrir une galerie. Apollinaire évidemment s'enthousiasme et conseille brillamment son jeune ami : exposition de peintres russes en 1914 (Larionov, Gontcharova), Derain en 1916 (Derain est au front !) , puis en 1918, le bouquet : une exposition - confrontation Picasso - Matisse.
C'est bien tout ce blabla allez vous me dire , mais qu'est qu'on voit dans l'expo ?
Et bien, tout ce dont je viens de vous parler : une dizaine de Picasso et des œuvres de tous les artistes cités, œuvres ayant un lien avec Apollinaire : œuvres commentées par , offertes à , tableau en hommage à , en remerciement ou en souvenir de ....
C'est splendide car quasiment toutes les œuvres sont des chefs d’œuvre, puisées dans la collection Walter-Guillaume qui réside à l'Orangerie, ou venues du Monde entier.
C'est émouvant car on y voit "la lecture de la lettre" peint en 21 par Picasso, où les spécialistes pensent reconnaitre Apollinaire et Picasso, un dessin souvenir de Picasso peint 30 ans après le décès de son ami, plus des portraits d'Apollinaire par Chagall, de Chirico, Max Jacob ...
Il y a bien évidemment - et heureusement des dessins, poèmes et notes d'Apollinaire, dont les fameuses Calligrammes.
Au fait saviez vous que c'est lui qui utilisa le 1er, le mot "sur-réalisme", dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui ?
Petite exposition : 4 salles .... mais très grande exposition tant par les œuvres exposées que par ce qu'elle fait découvrir du Paris des Avant-Garde au début du XXème siècle et du rôle qu’Apollinaire y joua .
Attention, c'est jusqu'au 18 juillet ; tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi.
Et l’intérêt de l'Orangerie, c'est que vous pouvez terminer en "révisant" les chefs d’œuvres de la collection Walter-Guillaume et en plongeant une nouvelle fois dans les nymphéas ! ! !
JCC pour le Club V.I.E
J'aime
507 vues
Visites
La Chronique Culturelle de JCC - Intellectuelles certes ...... mais fascinantes ..... et splendides !
2016-07-01 09:56:54
www.clubvie.fr
https://www.clubvie.fr/medias/image/15625187055b447a632981d.jpg
2016-07-12 18:30:27
2016-07-01 09:55:44
Mes découvertes de cet après midi .... (1ère partie)
Ce pourrait être le chapeau de ces 2 expositions intrigantes des abords de la place de la Concorde :
- "Apollinaire" au Musée de l'Orangerie ou plus exactement "Apollinaire, le regard du poète" , et
- "Dans l'atelier" , l'artiste photographié, d'Ingres à Jeff Koons" au Petit Palais.
Intellectuelles, ou pédagogiques, ou "savantes" comme on disait autrefois ! Car dans les 2 cas, on se demande comment les Commissaires vont éveiller puis soutenir notre intérêt avec des sujets non directement picturaux !
Mais je vous rassure, dans les 2 cas, le résultat est fascinant .... et splendide !
Commençons par l'Orangerie .....
Apollinaire Guillaume pour la postérité ; mais Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky à sa naissance en 1880 à Rome, fils d'une aristocrate polonaise désargentée mais entretenue par des messieurs de la bonne société romaine .... et de père inconnu ! 1er scoop .... en tous les cas pour moi qui le pensait issu de la bourgeoisie de la France profonde style Beaugency, Vitré ou Senlis ! !
En 1900, Madame mère et ses 2 fils "montent" à Paris, " Wilhelm" traine le pavé, lit, collabore à quelques revues .... et publie ses 1ers poèmes. 1904 il rencontre Derain et Vlaminck, 1905 il fait la connaissance de Picasso, qui lui présente Max Jacob : le jeune Guillaume intègre une joyeuse bande qui constitue une véritable avant garde artistique.
1907, il prend le nom d'Apollinaire, publie un sommet de la poésie érotique mondiale "les Onze Mille Verges" et emménage avec Marie Laurencin dont il est tombé amoureux .....
Quand la guerre de 14 commence, il veut s'engager; en vain car sa demande de naturalisation en 1911 n'a pas abouti ! Finalement il est envoyé aux tranchées fin 1914 , et il est gravement blessé à la tempe par un éclat d'obus en mars 1916. Démobilisé il rentre à Paris, est enfin naturalisé français, renoue avec le monde des arts, assiste au Châtelet à la 1ère houleuse de Parade , ballet de Satie, sur un argument de Cocteau et des décors et costumes de Picasso ! Il monte sa pièce "Les mamelles de Tiresias" qui inspirera un opéra à Poulenc, publie en 1918 des poèmes "calligraphiés" qu'il appellera des Calligrammes. Et meurt de la grippe espagnole 2 jours avant l'Armistice ! Destin foudroyé mais destinée fascinante !
Le sujet de l'exposition c'est l'engagement d'Apollinaire pour la modernité entre 1905 et 1918 : 13 petites années où tout ce que l'Europe compte de génies créateurs résidents (ou échoués) à Paris, pourront compter sur le soutien enthousiaste de notre poète, qui chronique dans moult revues.
Picasso (son pote), Braque, Juan Gris, Picabia, Marcel Duchamp, Fernand Leger, Delaunay, Carlo Carra, Derain, le Douanier Rousseau, Albert Gleizes, André Breton, Natalia Gontcharova, Matisse, Zadkine, Larionov, Giorgio de Chirico, Macke, Chagall, Dufy, Manguin, Maurice de Vlaminck .... bénéficieront d'articles enthousiastes et intelligents de sa part, pourront compter sur lui pour écrire la préface de leurs catalogues d'exposition, pourront grâce à lui exposer leurs œuvres.
Car en 1910, il fait la connaissance de Paul Guillaume, jeune employé, passionné d'art africain, et désireux d'ouvrir une galerie. Apollinaire évidemment s'enthousiasme et conseille brillamment son jeune ami : exposition de peintres russes en 1914 (Larionov, Gontcharova), Derain en 1916 (Derain est au front !) , puis en 1918, le bouquet : une exposition - confrontation Picasso - Matisse.
C'est bien tout ce blabla allez vous me dire , mais qu'est qu'on voit dans l'expo ?
Et bien, tout ce dont je viens de vous parler : une dizaine de Picasso et des œuvres de tous les artistes cités, œuvres ayant un lien avec Apollinaire : œuvres commentées par , offertes à , tableau en hommage à , en remerciement ou en souvenir de ....
C'est splendide car quasiment toutes les œuvres sont des chefs d’œuvre, puisées dans la collection Walter-Guillaume qui réside à l'Orangerie, ou venues du Monde entier.
C'est émouvant car on y voit "la lecture de la lettre" peint en 21 par Picasso, où les spécialistes pensent reconnaitre Apollinaire et Picasso, un dessin souvenir de Picasso peint 30 ans après le décès de son ami, plus des portraits d'Apollinaire par Chagall, de Chirico, Max Jacob ...
Il y a bien évidemment - et heureusement des dessins, poèmes et notes d'Apollinaire, dont les fameuses Calligrammes.
Au fait saviez vous que c'est lui qui utilisa le 1er, le mot "sur-réalisme", dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui ?
Petite exposition : 4 salles .... mais très grande exposition tant par les œuvres exposées que par ce qu'elle fait découvrir du Paris des Avant-Garde au début du XXème siècle et du rôle qu’Apollinaire y joua .
Attention, c'est jusqu'au 18 juillet ; tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi.
Et l’intérêt de l'Orangerie, c'est que vous pouvez terminer en "révisant" les chefs d’œuvres de la collection Walter-Guillaume et en plongeant une nouvelle fois dans les nymphéas ! ! !
JCC pour le Club V.I.E
https://www.clubvie.fr/medias/image/thumbnail_164452201366b21dab302ad.jpg
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés