Je dois avouer que je n'en n'avais jamais entendu parler, ni jamais mémorisé l'un de ses tableaux ! Et j'avais une fois encore tors car l'expo que lui consacre le Centre Pompidou, rend hommage à une sacrée personnalité. Pour être précis, c'est une rétrospective retraçant 60 années de carrière d'un artiste (1928 - 2011) qui commence à produire au tout début des années 50. C'est une œuvre souvent déroutante, en constante évolution (voire "révolution"), à la fois très dépouillée et extrêmement "savante". Les références à l'antiquité méditerranéenne et à la culture européenne "étonnent" jusqu'à ce qu'on en sache un peu plus sur ses tribulations. Si j'ai bien suivi les cartouches, l'homme parcourt l’Italie, l'Europe et l'Afrique du Nord en 1952 et s'installe en 1957 en Italie, quasiment définitivement, tout en maintenant des visites régulières aux "States". Et c'est là que l’œuvre commence à se révéler : picturalement, il est de la lignée allant de Georgia O'Keeffe (1887 1986) à Joan Mitchell (1925-1992).... mais dans une approche très vite très dépouillée, presque minimaliste. Dans cette lignée donc plutôt que du coté de Rothko, Rauchenberg, Warholl ou de l'anglais Bacon - en tous les cas - à mon sens (on peut ne pas partager cette vision !) Mais conceptuellement c'est un monde à part, où traits, tâches, "griffonnages" se construisent en accord avec des mots, ou des noms propres ; qui eux mêmes renvoient au plus profond de la culture méditerranéo-européenne. Un peu agacé à la 1ère salle (style griffouillages d'enfants), j'ai été de plus en plus subjugué par ces altercations secrètes ou dissonantes entre le trait, la couleur et les mots. |