La Chronique Culturelle de JCC - Artistes Chinois à la Fondation Vuitton
06/04/2016
Paris comptant parmi les grandes capitales du monde de l'Art , il faut y parler de l'art contemporain chinois :
D'une part, c'est très à la mode :
- les grands collectionneurs occidentaux y font des découvertes - parait il - stupéfiantes (" mais oui ma Chèèèèèrrrre !" à prononcer si possible, une coupe de champagne à la main) ,
et
- les milliardaires chinois envahissent le marché mondial de l'art occidental (entre eux, et les familles royales des pétro-monarchies, Madame Bettencourt peut aller se rhabiller .... si j'ose dire !) ....
et
- les milliardaires chinois envahissent le marché mondial de l'art occidental (entre eux, et les familles royales des pétro-monarchies, Madame Bettencourt peut aller se rhabiller .... si j'ose dire !) ....
D'autre part, comme ils sont tout de même la bagatelle de 1 milliard 340 millions d'individus, et que statistiquement parlant - hormis le dégout prononcé des autorités locales pour tout ce qui peut ressembler à de la contestation de type "politique" - , il n'y a pas de raisons majeures pour que la densité d'êtres d'exception, soit inférieure à la moyenne du reste du globe, le nombre d'artistes sortant de l'anonymat va forcément croitre et embellir .....
Enfin comme vous vous enorgueillissez d'appartenir à la frange cultivée et curieuse de la population française , vous vous devez - nonobstant les raisons ci dessus avancées - de vous précipitez à la Fondation Vuitton pour y voir 2 évènements culturels d'exception :
- L'exposition "Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations" (12 artistes hommes nés entre 1969 et 1987 dont 8 dans les années 80) du 27 janvier au 2 mai 2016 ,
- Un choix d’œuvres chinoises tirées de la collection de Monsieur Bernard Arnault du 27 janvier au 29 août 2016.
L'ensemble se visite très agréablement en 2h voire 2h30 si vous regardez toutes les vidéos du début à la fin !
C'est à la fois superbe et passionnant.
Passionnant car si vous allez de temps à autres dans les 3 "temples" de l'art vivant à Paname qui présentent des œuvres contemporaines "occidentales" : le Palais de Tokyo , ou la Fondation Cartier ou la Maison rouge (fondation Antoine-de-Galbert, boulevard de la Bastille) , plusieurs spécificités "chinoises" ne manqueront pas de s'imposer à vous :
- d'une part, les artistes chinois présentés dans l'écrin de Frank Gehry sont pétris de références à l'art occidental : Géricault, Delacroix, Matisse, Cézanne, Bill Viola ou Koons ... pour ceux qui se laissent identifier "facilement" ,
- d'autre part, il y a une forte référence au "bentu" terme chinois qui donne son nom à l'exposition, et qui fait écho - si j'ai bien saisi - à l'ancrage local et en même temps à l'appartenance "au grand tout" c'est à dire au monde global actuel; donc on est dans le mouvement de l'art mondial, on se confronte aux défis et excès de la société mondialisée, mais en même temps, on se raccroche souvent au local , voire au village natal ,
- de plus, il y a un aller retour extrêmement fécond entre des techniques (ou des approches) anciennes , et l'utilisation des nouvelles technologies ,
- enfin si dénonciation ou mise en cause il y a, c'est tout de même assez sublimé : pas de critique "politique" frontale, beaucoup est dans le "non-dit" ou le "tout juste esquissé" .
Superbe car le choix des commissaires - ou de Monsieur Arnault - s'est porté sur des personnalités assez exceptionnelles !
Je commence par celui qui m'a le plus bluffé : le vidéaste Yang Fudong : c'est du niveau de Bill Viola par l'intelligence, la compréhension de ce que peut apporter la vidéo "en plus" et par la poésie qu'elle permet de créer.
Bill Viola s'attaquait dans bon nombre de ses vidéos "au temps" , suspendu, infini, ralenti, cérémoniel ....
Yang Fudong a plutôt le génie de la construction d'une "proposition spectacle" vidéo : plusieurs écrans de tailles différentes ou défilant à des rythmes différents nous emmènent dans des mondes oniriques très forts. Les 3 vidéos présentées, justifient à elles seules - à mon humble avis - d'aller voir l'exposition !
Plusieurs autres vidéastes proposent des univers très forts ou des séquences très belles : Cao Fei (avec un univers de jeux vidéo) , Tao Hui (mélange de vidéos et d'un récit biographique en bande son) , Hu Xiangqian (la vidéo d'entrée de l'expo, de cette femme qui danse seule dans un parc) , Liu ChuChuang (dénonciation mi publicitaire mi documentaire des bouleaux qui submergent Pékin de "coton" au printemps) .... et d'autres. En général, par rapport au vidéos "occidentales" , j'ai trouvé une réflexion très fine sur ce que peut vraiment apporter la vidéo dans l'art, en faisant autre chose que filmer ! !
L'ami qui visitait l'expo avec moi, était prêt à acheter l'un des 8 tableaux de Liu Xiaodong , artiste qui illustre dans des couleurs qui vont de Monet à Matisse, des scènes mélancoliques et symboliques de la vie des campagnes qui s'éteint. Personnellement j’ai hésité car les toiles font à minima 3m sur 2 ! Mais la proposition artistique est originale et renouvelle la peinture de genre "communiste" de façon originale.
Et il y a évidemment une œuvre d'Aï Weiwei, une de Yan Pei-Ming (vous savez, le gars qui fait des portraits gigantesques de Mao en aplats gris et noirs) et plein d'autres d'artistes dont les noms m'étaient totalement inconnus !
Ensuite, comme toujours : on aime plus ou moins certaines œuvres : je dois avouer une réticence certaine devant la statue gigantesque de la déesse Guan Yin "à la mode" de Jeff Koons ! Mais il en faut pour tous les gouts !
Bon, je ne vais pas tout vous décrire mais honnêtement, c'est l'une des surprises majeures de cette saison artistique parisienne 2015 - 2016.
Et donc à ne pas manquer !
D'autant que le bâtiment de Frank Gehri est toujours aussi magique ; cette fois ci pour la 1ère fois, j'ai trouvé l'accès aux terrasses : on y passerait des heures à contempler, au travers des voiles de verre, et des poutrelles de bois et de fer, Paris, La Défense et le Mont Valérien.
- L'exposition "Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations" (12 artistes hommes nés entre 1969 et 1987 dont 8 dans les années 80) du 27 janvier au 2 mai 2016 ,
- Un choix d’œuvres chinoises tirées de la collection de Monsieur Bernard Arnault du 27 janvier au 29 août 2016.
L'ensemble se visite très agréablement en 2h voire 2h30 si vous regardez toutes les vidéos du début à la fin !
C'est à la fois superbe et passionnant.
Passionnant car si vous allez de temps à autres dans les 3 "temples" de l'art vivant à Paname qui présentent des œuvres contemporaines "occidentales" : le Palais de Tokyo , ou la Fondation Cartier ou la Maison rouge (fondation Antoine-de-Galbert, boulevard de la Bastille) , plusieurs spécificités "chinoises" ne manqueront pas de s'imposer à vous :
- d'une part, les artistes chinois présentés dans l'écrin de Frank Gehry sont pétris de références à l'art occidental : Géricault, Delacroix, Matisse, Cézanne, Bill Viola ou Koons ... pour ceux qui se laissent identifier "facilement" ,
- d'autre part, il y a une forte référence au "bentu" terme chinois qui donne son nom à l'exposition, et qui fait écho - si j'ai bien saisi - à l'ancrage local et en même temps à l'appartenance "au grand tout" c'est à dire au monde global actuel; donc on est dans le mouvement de l'art mondial, on se confronte aux défis et excès de la société mondialisée, mais en même temps, on se raccroche souvent au local , voire au village natal ,
- de plus, il y a un aller retour extrêmement fécond entre des techniques (ou des approches) anciennes , et l'utilisation des nouvelles technologies ,
- enfin si dénonciation ou mise en cause il y a, c'est tout de même assez sublimé : pas de critique "politique" frontale, beaucoup est dans le "non-dit" ou le "tout juste esquissé" .
Superbe car le choix des commissaires - ou de Monsieur Arnault - s'est porté sur des personnalités assez exceptionnelles !
Je commence par celui qui m'a le plus bluffé : le vidéaste Yang Fudong : c'est du niveau de Bill Viola par l'intelligence, la compréhension de ce que peut apporter la vidéo "en plus" et par la poésie qu'elle permet de créer.
Bill Viola s'attaquait dans bon nombre de ses vidéos "au temps" , suspendu, infini, ralenti, cérémoniel ....
Yang Fudong a plutôt le génie de la construction d'une "proposition spectacle" vidéo : plusieurs écrans de tailles différentes ou défilant à des rythmes différents nous emmènent dans des mondes oniriques très forts. Les 3 vidéos présentées, justifient à elles seules - à mon humble avis - d'aller voir l'exposition !
Plusieurs autres vidéastes proposent des univers très forts ou des séquences très belles : Cao Fei (avec un univers de jeux vidéo) , Tao Hui (mélange de vidéos et d'un récit biographique en bande son) , Hu Xiangqian (la vidéo d'entrée de l'expo, de cette femme qui danse seule dans un parc) , Liu ChuChuang (dénonciation mi publicitaire mi documentaire des bouleaux qui submergent Pékin de "coton" au printemps) .... et d'autres. En général, par rapport au vidéos "occidentales" , j'ai trouvé une réflexion très fine sur ce que peut vraiment apporter la vidéo dans l'art, en faisant autre chose que filmer ! !
L'ami qui visitait l'expo avec moi, était prêt à acheter l'un des 8 tableaux de Liu Xiaodong , artiste qui illustre dans des couleurs qui vont de Monet à Matisse, des scènes mélancoliques et symboliques de la vie des campagnes qui s'éteint. Personnellement j’ai hésité car les toiles font à minima 3m sur 2 ! Mais la proposition artistique est originale et renouvelle la peinture de genre "communiste" de façon originale.
Et il y a évidemment une œuvre d'Aï Weiwei, une de Yan Pei-Ming (vous savez, le gars qui fait des portraits gigantesques de Mao en aplats gris et noirs) et plein d'autres d'artistes dont les noms m'étaient totalement inconnus !
Ensuite, comme toujours : on aime plus ou moins certaines œuvres : je dois avouer une réticence certaine devant la statue gigantesque de la déesse Guan Yin "à la mode" de Jeff Koons ! Mais il en faut pour tous les gouts !
Bon, je ne vais pas tout vous décrire mais honnêtement, c'est l'une des surprises majeures de cette saison artistique parisienne 2015 - 2016.
Et donc à ne pas manquer !
D'autant que le bâtiment de Frank Gehri est toujours aussi magique ; cette fois ci pour la 1ère fois, j'ai trouvé l'accès aux terrasses : on y passerait des heures à contempler, au travers des voiles de verre, et des poutrelles de bois et de fer, Paris, La Défense et le Mont Valérien.
Jean-Claude Capretz pour le Club V.I.E
Crédit photo : Zhang Huan, Sudden Awakening 2006
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La Chronique Culturelle de JCC - Artistes Chinois à la Fondation Vuitton
2016-04-06 10:44:40
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2016-04-06 10:44:40
2016-03-22 18:00:12
Paris comptant parmi les grandes capitales du monde de l'Art , il faut y parler de l'art contemporain chinois :
D'une part, c'est très à la mode :
- les grands collectionneurs occidentaux y font des découvertes - parait il - stupéfiantes (" mais oui ma Chèèèèèrrrre !" à prononcer si possible, une coupe de champagne à la main) ,
et
- les milliardaires chinois envahissent le marché mondial de l'art occidental (entre eux, et les familles royales des pétro-monarchies, Madame Bettencourt peut aller se rhabiller .... si j'ose dire !) ....
D'autre part, comme ils sont tout de même la bagatelle de 1 milliard 340 millions d'individus, et que statistiquement parlant - hormis le dégout prononcé des autorités locales pour tout ce qui peut ressembler à de la contestation de type "politique" - , il n'y a pas de raisons majeures pour que la densité d'êtres d'exception, soit inférieure à la moyenne du reste du globe, le nombre d'artistes sortant de l'anonymat va forcément croitre et embellir .....
Enfin comme vous vous enorgueillissez d'appartenir à la frange cultivée et curieuse de la population française , vous vous devez - nonobstant les raisons ci dessus avancées - de vous précipitez à la Fondation Vuitton pour y voir 2 évènements culturels d'exception :
- L'exposition "Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations" (12 artistes hommes nés entre 1969 et 1987 dont 8 dans les années 80) du 27 janvier au 2 mai 2016 ,
- Un choix d’œuvres chinoises tirées de la collection de Monsieur Bernard Arnault du 27 janvier au 29 août 2016.
L'ensemble se visite très agréablement en 2h voire 2h30 si vous regardez toutes les vidéos du début à la fin !
C'est à la fois superbe et passionnant.
Passionnant car si vous allez de temps à autres dans les 3 "temples" de l'art vivant à Paname qui présentent des œuvres contemporaines "occidentales" : le Palais de Tokyo , ou la Fondation Cartier ou la Maison rouge (fondation Antoine-de-Galbert, boulevard de la Bastille) , plusieurs spécificités "chinoises" ne manqueront pas de s'imposer à vous :
- d'une part, les artistes chinois présentés dans l'écrin de Frank Gehry sont pétris de références à l'art occidental : Géricault, Delacroix, Matisse, Cézanne, Bill Viola ou Koons ... pour ceux qui se laissent identifier "facilement" ,
- d'autre part, il y a une forte référence au "bentu" terme chinois qui donne son nom à l'exposition, et qui fait écho - si j'ai bien saisi - à l'ancrage local et en même temps à l'appartenance "au grand tout" c'est à dire au monde global actuel; donc on est dans le mouvement de l'art mondial, on se confronte aux défis et excès de la société mondialisée, mais en même temps, on se raccroche souvent au local , voire au village natal ,
- de plus, il y a un aller retour extrêmement fécond entre des techniques (ou des approches) anciennes , et l'utilisation des nouvelles technologies ,
- enfin si dénonciation ou mise en cause il y a, c'est tout de même assez sublimé : pas de critique "politique" frontale, beaucoup est dans le "non-dit" ou le "tout juste esquissé" .
Superbe car le choix des commissaires - ou de Monsieur Arnault - s'est porté sur des personnalités assez exceptionnelles !
Je commence par celui qui m'a le plus bluffé : le vidéaste Yang Fudong : c'est du niveau de Bill Viola par l'intelligence, la compréhension de ce que peut apporter la vidéo "en plus" et par la poésie qu'elle permet de créer.
Bill Viola s'attaquait dans bon nombre de ses vidéos "au temps" , suspendu, infini, ralenti, cérémoniel ....
Yang Fudong a plutôt le génie de la construction d'une "proposition spectacle" vidéo : plusieurs écrans de tailles différentes ou défilant à des rythmes différents nous emmènent dans des mondes oniriques très forts. Les 3 vidéos présentées, justifient à elles seules - à mon humble avis - d'aller voir l'exposition !
Plusieurs autres vidéastes proposent des univers très forts ou des séquences très belles : Cao Fei (avec un univers de jeux vidéo) , Tao Hui (mélange de vidéos et d'un récit biographique en bande son) , Hu Xiangqian (la vidéo d'entrée de l'expo, de cette femme qui danse seule dans un parc) , Liu ChuChuang (dénonciation mi publicitaire mi documentaire des bouleaux qui submergent Pékin de "coton" au printemps) .... et d'autres. En général, par rapport au vidéos "occidentales" , j'ai trouvé une réflexion très fine sur ce que peut vraiment apporter la vidéo dans l'art, en faisant autre chose que filmer ! !
L'ami qui visitait l'expo avec moi, était prêt à acheter l'un des 8 tableaux de Liu Xiaodong , artiste qui illustre dans des couleurs qui vont de Monet à Matisse, des scènes mélancoliques et symboliques de la vie des campagnes qui s'éteint. Personnellement j’ai hésité car les toiles font à minima 3m sur 2 ! Mais la proposition artistique est originale et renouvelle la peinture de genre "communiste" de façon originale.
Et il y a évidemment une œuvre d'Aï Weiwei, une de Yan Pei-Ming (vous savez, le gars qui fait des portraits gigantesques de Mao en aplats gris et noirs) et plein d'autres d'artistes dont les noms m'étaient totalement inconnus !
Ensuite, comme toujours : on aime plus ou moins certaines œuvres : je dois avouer une réticence certaine devant la statue gigantesque de la déesse Guan Yin "à la mode" de Jeff Koons ! Mais il en faut pour tous les gouts !
Bon, je ne vais pas tout vous décrire mais honnêtement, c'est l'une des surprises majeures de cette saison artistique parisienne 2015 - 2016.
Et donc à ne pas manquer !
D'autant que le bâtiment de Frank Gehri est toujours aussi magique ; cette fois ci pour la 1ère fois, j'ai trouvé l'accès aux terrasses : on y passerait des heures à contempler, au travers des voiles de verre, et des poutrelles de bois et de fer, Paris, La Défense et le Mont Valérien.
Jean-Claude Capretz pour le Club V.I.E
Crédit photo : Zhang Huan, Sudden Awakening 2006
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