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Les métiers de la French touch, atouts pour passer les frontières

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28/03/2017

 
Les métiers de la French touch, atouts pour passer les frontières
 
Estampillés « qualité française », les métiers du luxe, de l’artisanat d’art, de la 3D, de la gastronomie ou encore celui d’ingénieur, s’avèrent de bons filons pour qui veut tenter une expérience professionnelle hors les murs.
Etudiants de l’école de gastronomie Ferrandi, en avril 2016.  AFP PHOTO / PHILIPPE LOPEZ PHILIPPE LOPEZ / AFP

Canada, Nouvelle-Zélande, et maintenant, Angleterre : depuis son diplôme, Alexis Kerjosse, 26 ans, a enchaîné les postes aux quatre coins du monde. Il a toujours trouvé des contrats sans difficultés, et ce, alors qu’il avait fait toutes ses études en France. Travailler à l’étranger était un « rêve »pour ce jeune homme, qu’il a réussi à réaliser en devenant animateur 3D. Une compétence très recherchée, et dans laquelle les Français ont acquis une excellente réputation. « Mon premier ­salaire à Vancouver, au Canada, était ­assez bas, juste assez pour vivre en colocation. Ensuite, entre Montréal et Wellington, j’ai triplé mes revenus », explique ce ­diplômé 2014 de l’Ecole de l’image des Gobelins, à Paris.
L’animation comme les jeux vidéo font partie d’un ensemble de domaines où les jeunes Français profitent, hors des frontières, d’un avantage comparatif, doublé d’une bonne image. « Les animateurs français sont appréciés à l’étranger car ils savent bien raconter les histoires, et qu’ils ont une certaine fraîcheur pour faire passer des émotions. C’est dû, selon moi, à la manière dont on enseigne, et au fait que nos jeunes puisent leur inspiration dans la richesse culturelle française », résume ­Nathalie Berriat, directrice des Gobelins, qui compte parmi ses anciens quelques symboles de réussite tel Pierre Coffin, le créateur des Minions.

Dans un marché de plus en plus compétitif, ces filières French touch permettent souvent aux jeunes de s’expatrier dans de meilleures conditions. Et quand on parle de choses que la France fait mieux que les autres, on en vient souvent à la table.

Luxe : une longueur d’avance
Pendant ses études en apprentissage, Jennifer Crescy, spécialiste en tapisserie de sièges, n’était pas partie à l’étranger, et en était « un peu frustrée ». Elle s’est rattrapée : depuis un an, elle travaille à New York pour la filiale des Ateliers Jouffre, une ­entreprise de tapisserie. Elle fabrique et restaure des sièges pour des hôtels ou des résidences particulières, et forme des équipes locales. « Aux Etats-Unis, les gens apprennent la tapisserie sur le tas. Il n’y a pas, comme ici, d’écoles qui normalisent les pratiques et permettent de maintenir un ­savoir-faire, commente-t-elle. Ici, les clients disent que ce qu’ils aiment chez les Français, c’est l’attention au détail, la rigueur. »
Dans ce même univers, les études en management du luxe donnent aux jeunes Français une longueur d’avance à l’international, en particulier en Asie et en Amérique. C’est ce qu’a constaté ­Simon Nyeck, professeur à l’Essec en marketing du luxe : « Le luxe est un secteur où les marques françaises dominent dans le monde, mais où les marchés et les boutiques sont surtout hors d’Europe. Or, à l’étranger, les directions restent très françaises, et recrutent des gens de formations qu’elles connaissent. Pour des jeunes Français qui veulent partir, c’est un bon filon. D’autant que les formations en management du luxe en France sont uniques : elles bénéficient de la proximité avec les métiers d’art, les maisons de ­couture, bref, d’une histoire qui n’existe pas ailleurs. »
Par-delà le monde des arts et de la création, d’autres jeunes Français n’ont pas de mal à larguer les amarres : les ingénieurs. Dans un contexte de pénurie, les entreprises de la Silicon Valley « se les arrachent », n’a pas peur d’affirmer Sylvain Kalache, 28 ans, développeur informatique passé par le siège de Linkedin et animateur de While42, réseau qui rassemble 600 ingénieurs français en Californie. « Par rapport aux Américains, les ingénieurs français sont appréciés car ils ont un esprit beaucoup plus critique, sont plus attentifs aux détails. Alors que les développeurs américains ont souvent une meilleure vision business et marketing. Ce sont donc des profils très complémentaires », résume ce diplômé de SupInfo, qui a créé à San Francisco une école où il forme des développeurs « à la française ».

 

 

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