La Chronique Culturelle de JCC - Bemberg/Grandville, même combat !
19/05/2016
Ce qu'il y a d'extraordinaire à Paris, c'est que si vous annoncez la venue au Musée d'Orsay de la collection Barnes (1993-1994) ou au Musée du Luxembourg de la collection Phillips (2005-2006), le bon peuple se bat et fait la queue des heures interminables pour parcourir à pas cadencé imposé la dite collection ; mais si vous faites un sondage à la sortie pour demander au même bon peuple s'il est intéressé par un billet gratuit pour la collection Granville ou la collection Bemberg, je suis prêt à parier le Dufy ou le Bonnard que je rêverais d'avoir, que peu de personnes saurait vers où diriger les pas !
Je vous parlerai une autre fois de la collection Granville, qui est l'un des joyaux d'une de nos capitales régionales. Et je compte vous vanter aujourd'hui les trésors de la collection Bemberg, dont j'ai découvert l'existence lors d'un premier passage récent à Toulouse.
Monsieur Bemberg était un riche (richissime) argentin qui a prêté pour 99 ans à la Ville de Toulouse, les 1100 œuvres de sa collection, répartie entre tableaux, mobiliers, sculptures et dessins.
Toulouse - plus futée ce faisant que Boulogne Billancourt avec F.Pinault - a mis a sa disposition un extraordinaire hôtel particulier : l’hôtel d'Assézat, élevé en 1555-1557 sur les plans de Nicolas Bachelier (le plus grand architecte toulousain de la Renaissance que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam !) pour Pierre d'Assézat, riche industriel textile s'étant enrichi à millions d'écus dans le négoce du pastel.
Le pastel ? Albi et Laurac le cultivaient, Toulouse l'exportait et les commerçants "capitalistes" du Lauragais au XVème et XVIème siècles en tirèrent des fortunes colossales dont témoignent les somptueux hôtels particuliers des citées sus-nommées.
Mais qu'est ce que le pastel ? Et saviez vous que c'est de sa préparation que vient l'expression "pays de cocagne" ? Voici de quoi démarrer votre érudition sur le sujet: Histoire du pastel ou Définition du Pastel
Mais revenons à nos moutons ..... ou plutôt à notre Bemberg collectionneur.
Je ne vais pas vous citer les 1100 œuvres (quoique vraiment, cela vaudrait la peine ....) mais vous préciser que le 1er étage de l'hôtel accueille une reconstitution superbe d'intérieurs élégants des XVII, XVIII et XIXème siècle avec moult meubles somptueux (estampillés des plus grands ébénistes français de ces époques : Oeben, Leleu, Jacob, Desmalter .... de mémoire) et en fonction des salles, des Guardi et des Canaletto, des Boucher , des Hubert Robert et des Lancret ; puis vient une "galerie des portraits" avec des Cranach, des Clouet (Jean et François), des flamands de l'entourage de Van der Weiden (ou Roger de la Pasture pour les bourguignons) ... Et on clôture sur quelques salles avec Titien, Bassano, Véronèse Tintoret ! ! ! Certes ce ne sont pas tous les must absolus des maitres, mais certains ne dépareraient pas dans un salon bourgeois de la capitale !
Le 2ème étage - qui est disposé comme un musée "traditionnel" - est tout simplement une splendeur :
- une salle avec 30 Bonnard dont une bonne vingtaine de chefs d’œuvres,
- un ensemble extraordinaire de chefs d’œuvres de "petits maitres" : Boudin, Caillebotte, Morisot, H-E.Cross, Vuillard, Utrillo, Marquet, Camoin, Von Dongen, Vlaminck, Derain, Rouault, Othon Friesz, Signac, Fantin-Latour, Toulouse-Lautrec, Odillon Redon ....
- et puis une explosion de chefs d’œuvres absolus : Renoir, Sisley, Pissaro, Degas, Gauguin, Cézanne, Matisse, Dufy, Picasso (4), Braque ! !
Vous ressortez de là complètement étourdi et vous vous précipitez vers de 1er bistrot du coin pour avaler une lampée de sangria et vous remettre de toutes ces émotions !
Plutôt que quelques reproductions, vous trouverez : le site de la fondation qui propose une visite virtuelle extrêmement bien faite (salle par salle : tapez sur "visite guidée" ensuite sélectionnez l'étage et cliquez soit sur "l’œil" pour voir quelques œuvres, soit sur la visite panoramique où vous pouvez vous promener salle par salle) qui permet de visualiser quelques chefs d’œuvre, et de vous convaincre que je n'ai pas exagéré mon enthousiasme ! !
Donc si vos pérégrinations estivales vous conduisent près de Toulouse, allez rêver dans le merveilleux cloitre des Jacobins , ou méditer dans la somptueuse basilique Saint Sernin, mais réservez quelques heures pour rendre hommage au cadeau de cet extraordinaire Monsieur Bemberg , décédé en juillet 2011.
Paix à son âme et gloire à son gout ! Et à son amour de Toulouse ! ! !
Et pour les plus impatients d'entre vous, sachez que la collection Granville voisine "la Tour de Bar", Saint Bénigne, la chartreuse de Champmol et son puits de Moïse .... Mais nous en parlerons un autre jour ....
JCC pour le Club V.I.E
Je vous parlerai une autre fois de la collection Granville, qui est l'un des joyaux d'une de nos capitales régionales. Et je compte vous vanter aujourd'hui les trésors de la collection Bemberg, dont j'ai découvert l'existence lors d'un premier passage récent à Toulouse.
Monsieur Bemberg était un riche (richissime) argentin qui a prêté pour 99 ans à la Ville de Toulouse, les 1100 œuvres de sa collection, répartie entre tableaux, mobiliers, sculptures et dessins.
Toulouse - plus futée ce faisant que Boulogne Billancourt avec F.Pinault - a mis a sa disposition un extraordinaire hôtel particulier : l’hôtel d'Assézat, élevé en 1555-1557 sur les plans de Nicolas Bachelier (le plus grand architecte toulousain de la Renaissance que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam !) pour Pierre d'Assézat, riche industriel textile s'étant enrichi à millions d'écus dans le négoce du pastel.
Le pastel ? Albi et Laurac le cultivaient, Toulouse l'exportait et les commerçants "capitalistes" du Lauragais au XVème et XVIème siècles en tirèrent des fortunes colossales dont témoignent les somptueux hôtels particuliers des citées sus-nommées.
Mais qu'est ce que le pastel ? Et saviez vous que c'est de sa préparation que vient l'expression "pays de cocagne" ? Voici de quoi démarrer votre érudition sur le sujet: Histoire du pastel ou Définition du Pastel
Mais revenons à nos moutons ..... ou plutôt à notre Bemberg collectionneur.
Je ne vais pas vous citer les 1100 œuvres (quoique vraiment, cela vaudrait la peine ....) mais vous préciser que le 1er étage de l'hôtel accueille une reconstitution superbe d'intérieurs élégants des XVII, XVIII et XIXème siècle avec moult meubles somptueux (estampillés des plus grands ébénistes français de ces époques : Oeben, Leleu, Jacob, Desmalter .... de mémoire) et en fonction des salles, des Guardi et des Canaletto, des Boucher , des Hubert Robert et des Lancret ; puis vient une "galerie des portraits" avec des Cranach, des Clouet (Jean et François), des flamands de l'entourage de Van der Weiden (ou Roger de la Pasture pour les bourguignons) ... Et on clôture sur quelques salles avec Titien, Bassano, Véronèse Tintoret ! ! ! Certes ce ne sont pas tous les must absolus des maitres, mais certains ne dépareraient pas dans un salon bourgeois de la capitale !
Le 2ème étage - qui est disposé comme un musée "traditionnel" - est tout simplement une splendeur :
- une salle avec 30 Bonnard dont une bonne vingtaine de chefs d’œuvres,
- un ensemble extraordinaire de chefs d’œuvres de "petits maitres" : Boudin, Caillebotte, Morisot, H-E.Cross, Vuillard, Utrillo, Marquet, Camoin, Von Dongen, Vlaminck, Derain, Rouault, Othon Friesz, Signac, Fantin-Latour, Toulouse-Lautrec, Odillon Redon ....
- et puis une explosion de chefs d’œuvres absolus : Renoir, Sisley, Pissaro, Degas, Gauguin, Cézanne, Matisse, Dufy, Picasso (4), Braque ! !
Vous ressortez de là complètement étourdi et vous vous précipitez vers de 1er bistrot du coin pour avaler une lampée de sangria et vous remettre de toutes ces émotions !
Plutôt que quelques reproductions, vous trouverez : le site de la fondation qui propose une visite virtuelle extrêmement bien faite (salle par salle : tapez sur "visite guidée" ensuite sélectionnez l'étage et cliquez soit sur "l’œil" pour voir quelques œuvres, soit sur la visite panoramique où vous pouvez vous promener salle par salle) qui permet de visualiser quelques chefs d’œuvre, et de vous convaincre que je n'ai pas exagéré mon enthousiasme ! !
Donc si vos pérégrinations estivales vous conduisent près de Toulouse, allez rêver dans le merveilleux cloitre des Jacobins , ou méditer dans la somptueuse basilique Saint Sernin, mais réservez quelques heures pour rendre hommage au cadeau de cet extraordinaire Monsieur Bemberg , décédé en juillet 2011.
Paix à son âme et gloire à son gout ! Et à son amour de Toulouse ! ! !
Et pour les plus impatients d'entre vous, sachez que la collection Granville voisine "la Tour de Bar", Saint Bénigne, la chartreuse de Champmol et son puits de Moïse .... Mais nous en parlerons un autre jour ....
JCC pour le Club V.I.E
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La Chronique Culturelle de JCC - Bemberg/Grandville, même combat !
2016-05-19 15:06:38
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2016-05-22 13:16:50
2016-05-17 15:04:17
Ce qu'il y a d'extraordinaire à Paris, c'est que si vous annoncez la venue au Musée d'Orsay de la collection Barnes (1993-1994) ou au Musée du Luxembourg de la collection Phillips (2005-2006), le bon peuple se bat et fait la queue des heures interminables pour parcourir à pas cadencé imposé la dite collection ; mais si vous faites un sondage à la sortie pour demander au même bon peuple s'il est intéressé par un billet gratuit pour la collection Granville ou la collection Bemberg, je suis prêt à parier le Dufy ou le Bonnard que je rêverais d'avoir, que peu de personnes saurait vers où diriger les pas !
Je vous parlerai une autre fois de la collection Granville, qui est l'un des joyaux d'une de nos capitales régionales. Et je compte vous vanter aujourd'hui les trésors de la collection Bemberg, dont j'ai découvert l'existence lors d'un premier passage récent à Toulouse.
Monsieur Bemberg était un riche (richissime) argentin qui a prêté pour 99 ans à la Ville de Toulouse, les 1100 œuvres de sa collection, répartie entre tableaux, mobiliers, sculptures et dessins.
Toulouse - plus futée ce faisant que Boulogne Billancourt avec F.Pinault - a mis a sa disposition un extraordinaire hôtel particulier : l’hôtel d'Assézat, élevé en 1555-1557 sur les plans de Nicolas Bachelier (le plus grand architecte toulousain de la Renaissance que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam !) pour Pierre d'Assézat, riche industriel textile s'étant enrichi à millions d'écus dans le négoce du pastel.
Le pastel ? Albi et Laurac le cultivaient, Toulouse l'exportait et les commerçants "capitalistes" du Lauragais au XVème et XVIème siècles en tirèrent des fortunes colossales dont témoignent les somptueux hôtels particuliers des citées sus-nommées.
Mais qu'est ce que le pastel ? Et saviez vous que c'est de sa préparation que vient l'expression "pays de cocagne" ? Voici de quoi démarrer votre érudition sur le sujet: Histoire du pastel ou Définition du Pastel
Mais revenons à nos moutons ..... ou plutôt à notre Bemberg collectionneur.
Je ne vais pas vous citer les 1100 œuvres (quoique vraiment, cela vaudrait la peine ....) mais vous préciser que le 1er étage de l'hôtel accueille une reconstitution superbe d'intérieurs élégants des XVII, XVIII et XIXème siècle avec moult meubles somptueux (estampillés des plus grands ébénistes français de ces époques : Oeben, Leleu, Jacob, Desmalter .... de mémoire) et en fonction des salles, des Guardi et des Canaletto, des Boucher , des Hubert Robert et des Lancret ; puis vient une "galerie des portraits" avec des Cranach, des Clouet (Jean et François), des flamands de l'entourage de Van der Weiden (ou Roger de la Pasture pour les bourguignons) ... Et on clôture sur quelques salles avec Titien, Bassano, Véronèse Tintoret ! ! ! Certes ce ne sont pas tous les must absolus des maitres, mais certains ne dépareraient pas dans un salon bourgeois de la capitale !
Le 2ème étage - qui est disposé comme un musée "traditionnel" - est tout simplement une splendeur :
- une salle avec 30 Bonnard dont une bonne vingtaine de chefs d’œuvres,
- un ensemble extraordinaire de chefs d’œuvres de "petits maitres" : Boudin, Caillebotte, Morisot, H-E.Cross, Vuillard, Utrillo, Marquet, Camoin, Von Dongen, Vlaminck, Derain, Rouault, Othon Friesz, Signac, Fantin-Latour, Toulouse-Lautrec, Odillon Redon ....
- et puis une explosion de chefs d’œuvres absolus : Renoir, Sisley, Pissaro, Degas, Gauguin, Cézanne, Matisse, Dufy, Picasso (4), Braque ! !
Vous ressortez de là complètement étourdi et vous vous précipitez vers de 1er bistrot du coin pour avaler une lampée de sangria et vous remettre de toutes ces émotions !
Plutôt que quelques reproductions, vous trouverez : le site de la fondation qui propose une visite virtuelle extrêmement bien faite (salle par salle : tapez sur "visite guidée" ensuite sélectionnez l'étage et cliquez soit sur "l’œil" pour voir quelques œuvres, soit sur la visite panoramique où vous pouvez vous promener salle par salle) qui permet de visualiser quelques chefs d’œuvre, et de vous convaincre que je n'ai pas exagéré mon enthousiasme ! !
Donc si vos pérégrinations estivales vous conduisent près de Toulouse, allez rêver dans le merveilleux cloitre des Jacobins , ou méditer dans la somptueuse basilique Saint Sernin, mais réservez quelques heures pour rendre hommage au cadeau de cet extraordinaire Monsieur Bemberg , décédé en juillet 2011.
Paix à son âme et gloire à son gout ! Et à son amour de Toulouse ! ! !
Et pour les plus impatients d'entre vous, sachez que la collection Granville voisine "la Tour de Bar", Saint Bénigne, la chartreuse de Champmol et son puits de Moïse .... Mais nous en parlerons un autre jour ....
JCC pour le Club V.I.E
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